Visite à Paray le Monial et Cluny.
Comme je disais, nous sommes partis un dimanche matin, vers 9 heures et demi,même vers 10 heures, peut être. En tous les cas, c'était assez tard: d'habitude, pour avoir un dimanche tout plein, pour profiter aux mieux de nos excursions, nous partons vers 5-6 heures...
La route par elle-même m'était complètement inconnue, quoi que je suppose que ce n'était pas tout à fait pour la première fois que je la prenais: déjà en 1992, l'année de mon arrivée en France, nous sommes allés au Mâcon pour rencontrer Simona, donc je suppose que c'était la même route. En '92, en ne sachant pas trop quoi visiter, on a visité ensemble une grotte: les Grottes d'Azé? Bon, mais à l'époque de toute façon je ne connaissais rien du tout en France.En plus j'étais tellement émue de revoir Simona, perdue comme j'étais, "seule dans un pays étrangère"...
C'est pas que cet été je connaissais plus que ça! Preuve, quoiqu'on venait de visiter un "site clunisien", à Mozac, je ne savais pas du tout ce qui m'attendaient...
La route passait par des localités intéressantes, comme "La Palisse" et je disais, plutôt pour déconner, "Aha, donc c'est d'ici qu'il soit parti M ( Jacques II de Chabannes) de La Palice (qui, à cause de ses soldates et leur chanson qui dit qu'"une heure avant sa mort il était encore en vie" est devenu nom commun: lapalissade)... Ben oui, appris-je plus tard, et en plus le château est encore la propriété de sa famille, qui l'a reçu de Charles de Bourbon en 1430!...
Aussi peut être j'avais raison de dire que le nom commun "donjon" vient du nom de la localité Donjon, mais là c'est plutôt l'inverse qui est vrai, je pense...
Enfin, vers midi trente, nous voilà à Paray le Monial. Sans tarder nous commençons par la visite du cloître, qui, va savoir pour quoi, au début me suggère une université. Pas quand même quand je vois le jardin, avec les tours de l'église au- dessus des toits. Par ces gros murs blancs et ces colonnes simples, le bâtiment me rappelle l'ancien monastère de Michel le Brave à Bucarest. Ce monastère que j'ai regardé des heures durant avant qu'il soit démoli pour faire place au nouvel"palais" du centre civique... Je vais demander à ma cousine Cezarapour avoir une confirmation sur mes impressions. Enfin, nous quittons les lieux et nous entrons dans l'église. On a bon de savoir qu'à l'origine les églises romanes étaient très colorées, entièrement peintes, en ayant l'habitude des sombres églises romanes auvergnates, je suis surprise par la grande luminosité, la joie qu'elle inspire. Apparemment récemment restaurée, car le Christ Pantocrator (tout puissant), la fresque du XVe siècle du chœur, a l'air tout neuf, l'église a une décoration le plus souvent végétale, modeste et simple, rehaussée par le contraste de la pierre dorée, calcaire du Brionnais tout proche, sur les murs d'une blancheur impeccable. Une atmosphère chaleureuse, de sérénité et de paix se dégage... Pas si banale, dans une église catholique de cette époque... |
Bon, je ne vais pas décrire l'église en détailles, il y a qui l'on fait déjà, même sur le net. Et bien! Par exemple ici, et ici. Je voudrais seulement vous décrire ma surprise en voyant l'église Notre Dame de Paray le Monial, connue aussi sous le nom de "la basilique du Sacré-Cœur". Mais la vraie surprise j'allais l'avoir dehors, en retrouvant le clocher et surtout, au chevet, la "pyramide auvergnate"... Mdr,comme disent les djeuns... Voilà ma curiosité déjà réveillée. Mais c'était rien par rapport à ce qui m'attendait à Cluny... C'est que dans mon guide "Bleu" de France je n'ai pas beaucoup d'informations sur Cluny… Avant de passer à Cluny, est ce que vous savez ce que Sacré-Cœur veut vraiment dire? Si non, allez à cette adresse où tout est très bien décrit! |
Ultérieurement j'allais apprendre qu'à Cluny il y a le "Haras National" qui conserve les races de traite et de selle de Bourgogne et que pour construire ces bâtiments les habitants ont utilisé les pierres de leur église, une des merveilles du monde, la plus grande église chrétienne, dépassé cinq siècles plus tard, à peine de quelques mètres, par le St. Pierre de Bramante et Michel-Ange de Rome et plus grande que la St. Sophie à Istanbul, que les Turcs, eux, ils ont épargné! Vous voyez Paray le Monial? Vous imaginez un peu sa grandeur réelle? Eh ben, alors imaginez une église trois fois plus grande, qui par ailleurs lui ressemble, car construite par les même équipes, à la même période: sept tours (dont seul le Clocher de l'Eau bénite, non le plus grand, est encore debout: le voilà dans la photo de gauche ) deux transepts, cinq nefs... Pour quoi j'étais si impressionnée, sinon choquée? Je ne sais pas! J'ai vu des églises en ruines, j'ai vu l'église de Dresde, bombardée par les Américains, même à côté de chez nous, ici, en France, il y a une chartreuse en ruines, justement un monastère saccagé après la révolution... Mais oui, mais pas de cette ampleur. * |
En visitant le palais de Jean de Bourbon (XVe siècle) j'ai pu voir les "vestiges" de l'abbaye, ceux qui ont pu être retrouvées par des fouilles archéologiques! Ben, oui! Et ce n'est pas de l'Empire Hittit d'il y a plus de 3 milles ans qu'il s'agit, ni de fouilles à Boghazköy, quelque part en Turquie, mais de Cluny et son église chef d'œuvre de l'architecture romane, détruite à la fin du XVIIIe siècle. C'est à dire hier! Au siècle des "lumières"!?
Les chapiteaux sculptés des leçons de la Sibylle, les linteaux ou David dansait devant l'Arche, les tympans qu'éclairaient les Prophètes les visages tournés vers le Messie, faisaient de bonnes pierres à empierrer les routes" Comme quoi, intégrisme révolutionnaire ou intégrisme religieux, c'est pareil... Et vu les effets du communisme dans le monde, peut être le dernier et le pire... Et surtout "ne cherchons pas le mobile noble d'une action, quand il s'en trouve un bas", comme écrivait l'historien britannique Édouard Gibbon, qui fut presque contemporain du drame*, dans son "Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain"...
Bon, sans entrer en détailles ici, car tout est déjà dit sur les nombreux sites dédiés à Cluny et/ou à l'architecture romane, dont ma propre page à l'adresse http://rochebriant.ifrance.com/Christianism/Cathedrales.htm , je dois quand même préciser pour ceux qui ne veulent pas aller plus loin que l'abbaye de Cluny, monastère régit par la règle de Saint Benoît (de Nursie), reformées par Benoît d'Ariane, fut fondée le 11 septembre 910 par le duc Guillaume d'Aquitaine. En 931 Cluny dépendant directement de Rome, obtient le droit de diriger d'autres monastères ce qui provoque un essor extraordinaire de son ordre: au début du XIe siècle il y a plus de 1200 monastères dépendants de Cluny à travers l'Europe. Ainsi, la première église, Cluny I, construite au début de Xe siècle doit être agrandie par deux fois. Cluny III, dont on voit aujourd'hui les restes, voit le jour en 1088 (sous l'abbé d'Hugues de Semur, comme celle de Paray le Monial), alors que l'ordre est à son apogée. Son déclin, entamé déjà pendant la guerre de religion, continue après 1516, quand les abbés ne sont plus élus par les moines, mais nommés par le Roi ( c'est le système, désastreux pour le monastère, de la commende : c'est ainsi que Richelieu et Mazarin deviendront abbés de Cluny) et s'achève en 1791: l'abbaye est fermée et les profanations commencent. De l'ancien site il reste aujourd'hui 2 palais abbatiaux, 4 tours d'enceinte et les bâtiments conventuels du XVIIIème siècle, quant à l'église, presque entièrement détruite, il en reste encore le Clocher de l'Eau Bénite, la Tour de l'Horloge ou un escalier à vis mène vers la chapelle de l'archange Gabriel, et la chapelle Jean de Bourbon, construite au XVe siècle.
Voilà deux plans du site et de l'église, qu'il faut étudier si vous voulez comprendre les photos que j'ai mises sur flickr.com...
Et voilà pourquoi j'ai voulu savoir vraiment tout ce que c'est possible, premièrement sur Cluny, après, forcément, car c'est avec Cluny que tout a démarré, sur l'architecture religieuse romane... En ne me contentant seulement de ce que je puisse trouver sur internet, comme http://architecture.relig.free.fr/cluny.htm, http://www.art-roman.net/cluny/cluny.htm , http://homepage.uvt.nl/~s239062/EDIFICES/cluny.htm ou encore
http://www.u-bourgogne.fr/monge/h.leferrand/cluny.html et http://perso.wanadoo.fr/les-monts-du-limousin/cluny.htm , mais en cherchant aussi dans tout sort de livres, en commençant avec des livres de l'histoire de l'art et d'architecture...
J'ai essayé après d'écrire un résumé aussi court que possible sur ce que j'ai trouvé et je l'ai mis en ligne à l'adresse
http://rochebriant.ifrance.com/Christianism/Cathedrales.htm .
Et surtout je me suis fait un plan de visites en France pour voir par moi-même ce que tous ces sites et livres décrivaient si bien... Dans ce sens il y a trois semaines nous avons visité Autun, Vézelay et... l'Abbaye de Fontenay. Mais de cette excursion là je vais écrire un peu plus tard.
Et pour finir mes impressions dans cette excursion-ci, je dois ajouter qu'à Cluny ce n'est pas seulement le site bénédictin qui m'a impressionné (j'ai même pris une branche de rosier dans le jardin, devant les anciens bâtiments conventuels, à l'automne ça avait l'air d'avoir pris, j'espère donc que j'aurai un rosier "Cluny") mais la ville elle-même, avec ses ruelles, ses bâtiments moyenâgeuses, tous ces gens qui déambulaient tranquillement dans les rues, et surtout le chocolatier avec ses bons chocolats que nous avons dégusté sans tarder, assis sur un banc, dans un petit square au bout de cette rue... |
*Jean Philippe Lecat,"Le livre d'or de la Bourgogne", ed.Bonechi, Florence, 2004
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